Certains disent que tout part du ventre. D’autres s’interrogent pour savoir si les intestins ne sont finalement pas notre premier cerveau. Plusieurs experts aimeraient que le microbiote soit élevé au rang d’organe. Il y a plus de 2000 ans, Hippocrate aurait même dit que « Toute maladie commence dans les intestins ».
Nos entrailles fascinent. Depuis les scientifiques jusqu’aux praticiens en accompagnements naturels, notre ventre fait l’objet de beaucoup d’attentions depuis quelques années.
Si à l’origine, on les réduisait à un simple tube juste bon à nous emmener à la selle, nos intestins sont dorénavant connus pour être bien plus que cela. Ils sont tapissés de bactéries bienfaitrices et de milliers neurones.
Et si, la clef du bien-être démarrait d’eux ? Et si notre ventre détenait la capacité à nous rendre fort et plein de vitalité ? Et si cet organe était non seulement sensible mais aussi intelligent que notre cerveau?
On vous présente aujourd’hui ce que nous considérons chez Vit’all+ comme un des piliers du bien-être : nos intestins. On a souvent tendance à penser que les quelques petits inconforts que l’on subit ça et là ne sont pas si graves. Transits accélérés ou ralentis, retours gastriques après le repas, lenteurs et somnolences digestifs, autant de petits désagréments qu’il ne faut finalement pas trop laisser en suspens.
Revenons sur le fonctionnement des intestins, leurs rôles et des pistes pour les préserver de façon naturelle.
A – La barrière intestinale, la protectrice
D’abord rappelons que les intestins englobent l’intestin grêle et le colon ou gros intestin. Ils ont un but très précis : permettre aux aliments de devenir de véritables nutriments spécifiques assimilables.
Pour se faire, les parois internes de l’intestin grêle sont composées d’une multitude de petits replis permettant ainsi de multiplier la surface de travail. On dit d’ailleurs que la surface complète d’un intestin peut recouvrir un studio de 30 à 40m².
Ces replis s’appellent les villosités intestinales. Ce sont ces surfaces qui permettent de multiples réactions enzymatiques pour réduire les nutriments en leurs plus petites expressions moléculaires.
Les villosités sont structurées en cellules prénommées entérocytes. Elles sont disposées les unes à côté des autres. Elles protègent l’accès au sang et à la lymphe. Ces derniers transportent les nutriments vers les autres tissus du corps. La muqueuse intestinale porte ainsi le nom de barrière intestinale. Elle sécurise notre milieu interne. Les entérocytes sont reliés par des jonctions serrées. La barrière intestinale est alors suffisamment souple pour permettre le brassage du bol alimentaire sans pour autant laisser passer n’importe quoi.
Bien que complexe, la barrière intestinale est malheureusement fragile. Les jonctions serrées peuvent se relâcher laissant des espaces entre les cellules. Diverses molécules étrangères peuvent alors atteindre le sang. Cela provoque des réactions immunitaires immédiates et des désordres physiologiques chez la personne. Le ventre se tord et le transit s’accélère. On parle alors de porosité intestinale.
Une alimentation riche en L-glutamine, acide aminé naturel, jouerait un rôle important dans le maintien de l’intégrité de la muqueuse intestinale et des jonctions serrées123 en activant la production de protéines qui les constituent.
B – Le microbiote, le défenseur
La barrière intestinale joue donc un rôle capital pour notre protection immunitaire en faisant un tri sélectif de tout ce qui entre en contact avec elle.
Mais, ce n’est pas tout. Nous possédons une immense armée à l’intérieur de notre système digestif : le microbiote. Il désigne l’ensemble de toutes les petites bactéries vivant en harmonie dans notre corps. On parle de 100aine de milliards d’individus.
Cet écosystème est composé de plusieurs familles de bactéries, dont 95% se trouvent dans le colon. Il faut savoir que notre microbiote nous est propre. La colonisation bactérienne démarre à l’accouchement et se poursuit avec l’allaitement. Jusqu’à l’âge de 3 ans, il continue à se développer en fonction de l’alimentation, mais aussi de l’environnement et des premières infections infantiles. Cette fiche identitaire détermine notre MOI personnel. Notre corps sait ce qu’il devra tolérer ou rejeter.
Outre leur fonction digestive, les bactéries nous défendent contre les éléments nuisibles. Mais à l’image de la barrière intestinale, son équilibre peut être touché.
L’hygiène de vie, le stress, les pollutions diverses peuvent provoquer un déséquilibre parmi les familles bactériennes ou une raréfaction de l’une d’entre elles. Ce phénomène est connu sous le nom de dysbiose.
On observe alors des inconforts lors de la digestion. On évoque des modifications du transit, de gaz parfois nauséabonds, de la prise de poids ou diverses problématiques liés à une prolifération bactérienne indésirable ou des dysfonctionnements métaboliques.
C – De la douceur pour vos intestins
Afin de maintenir l’équilibre microbiotique et se sentir bien dans son ventre, nous vous proposons une série de conseils à appliquer au quotidien.
1 – Mangez des fibres
Les fibres sont une catégorie de glucides que le corps est incapable de digérer. Mais, contrairement à ce que l’on pense, il n’y en a pas que dans les fruits et les légumes crus.
Les végétaux contiennent des fibres insolubles. Ces dernières donnent de la densité de la matière fécale. Elles sont parfaites pour aider la constipation.
Les fibres solubles sont moins connues et pourtant tout aussi nécessaires. En absorbant l’eau, ces fibres possèdent une action adoucissante sur la paroi intestinale et aident à réguler le transit notamment en cas de diarrhées. On en trouve dans l’avoine, le seigle, l’orge, mais également dans les pommes et les agrumes. Les graines de Chia ou le Psyllium blond contiennent des mucilages qui forment un gel bienfaisant au contact de l’eau.
Toujours dans l’assiette, vous pouvez consommer des aliments riches en amidons résistants. Même si ce ne sont pas des fibres, ces amidons œuvrent de la même façon sur le tube digestif. Lorsqu’ils atteignent le colon, ils y fermentent. Ils deviennent alors une nourriture prébiotique pour les bonnes bactéries. Vive les pommes de terres cuites refroidies, les pancakes à la farine de banane verte, les salades de lentilles entières…
2 – Calmez votre stress
Le sujet est si intéressant qu’il mérite un article entier. Notre système digestif est innervé par 200 millions de neurones. Il communique avec le cerveau par le biais du nerf vague. Les systèmes nerveux cérébral et entérique utilisent les mêmes neurotransmetteurs. C’est le cas par exemple de la sérotonine.
Il est donc intéressant de travailler sur son stress. Au CHU de Grenoble, le Professeur Bruno Bonaz pratique des séances d’hypnose thérapeutique avec ses patients atteints de problématiques reliées aux intestins irritables. L’intention est de les plonger dans un état de relaxation intense. N’hésitez pas à trouver votre thérapeute pour pratiquer.
On peut également travailler sur le sujet à la maison par le biais de la respiration abdominale douce. Focalisez votre regard sur un point fixe et prenez le temps de respirer profondément en gonflant doucement l’abdomen. Si vous finissez par fermer les yeux, c’est une bonne chose. Pratiquez pendant plusieurs minutes tous les jours.
3 – Faites des cures de bonnes bactéries
N’hésitez pas à apprendre à fabriquer vos propres aliments lacto-fermentés maison. Choucroute, kimchi, cornichons, autant de propositions de condiments à consommer chaque jour pour profiter des bonnes bactéries naturelles.
Ce faisant, nous ne sommes pas tous des as de la cuisine et le temps peut parfois manquer. D’autant que si nos désordres intestinaux sont installés, la solution peut être insuffisante.
Dans ce cas, il peut s’avérer intéressant de faire une cure de diverses souches microbiotiques telles que L-Acidophilus, L-Helveticus, L-Casei, L-Rhamnosus ou Bifidobacterium bifidum. Ces 5 micro-souches ont toutes été soumises à des tests scientifiques.
1Achamrah N, Déchelotte P, Coëffier M. Glutamine and the regulation of intestinal permeability: from bench to bedside. Curr Opin Clin Nutr Metab Care. 2017 Jan;20(1):86-91. doi: 10.1097/MCO.0000000000000339. PMID: 27749689.
2Zhou Q et al., Randomised placebo-controlled trial of dietary glutamine supplements for postinfectious irritable bowel syndrome., Gut., 2019
3https://www.snfge.org/content/la-glutamine-peut-elle-restaurer-lexpres